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Histoire

Kirin (Furry Road War Rig), Tamaskan G1, Septembre 2020

Bien qu’étant une race récente et encore en développement, l’histoire du Tamaskan est complexe et chargée de rebondissements. Bien que le texte qui suit puisse être long (car détaillé !) et dense, je conseille à toute personne s’intéressant sérieusement à la race de le lire.
Lorsque vous faites des recherches sur le Tamaskan, vous pouvez être un peu perdu quant à l’histoire de la race, pourquoi il semble y avoir différents mouvements au sein de la race etc. Cet article est essentiel pour vous aider à mieux comprendre l’histoire du Tamaskan.


Texte extrait du site officiel du Club Français du Tamaskan.
Article initialement publié sur le site internet du Lignage, premier élevage français de Tamaskan reconnu par le TDR.

Les premiers chiens à avoir participé à la création de la race sont arrivés d’Amérique dans les années 80. Ces chiens, au nombre de cinq, ont été importés au Royaume-Uni et décrits comme des chiens d’origine inconnue de type husky.
Ces chiens ont ensuite été croisés avec des Alaskan Malamutes, des Husky Sibériens et des croisements de Berger Allemand d’origines inconnues, en ayant en tête l’idée de créer un chien qui ressemblerait à un loup, mais avec un bon tempérament de façon à convenir comme chien de famille, tout en conservant une certaine habileté au travail.

Dans les premiers temps, dans le cadre d’un programme de reproduction mené par une poignée de personnes, ces chiens ont été croisés à de supposés Husky pure race ou croisés de Husky. Quelques Bergers Allemands ont également été utilisés, ainsi qu’un Malamute. Mais après cela, s’en sont suivies quelques années d’entrecroisement entre les spécimens déjà obtenus dans le but de créer le type « lupin » recherché. A ce jour, personne n’est réellement certain des détails de ce programme de reproduction, puisque aucun enregistrement n’en a été fait à l’époque.

Après leur avoir donné le nom de chiens-loups, en 1988 le nom fut changé pour Northern Inuit (NI) puisque il n’y avait pas de sang de loup dans ces chiens et que le terme « chien-loups » prêtait à confusion. Ainsi fut formée la Northern Inuit Society.
Cependant, des opinions divergentes portant sur la manière dont la race avait été développée ont conduit à un schisme et une nouvelle société fut créée.  Avec deux NI Societies, et la race prenant deux directions différentes. Une des sociétés décida de changer le nom de la race pour le nom Utonagan, de façon à se dissocier des NI, donnant ainsi naissance à la Utonagan Society. L’Utonagan commença ainsi à se différencier réellement des NI (physiquement). Cependant, il n’était toujours pas encore assez ressemblant à un loup (par rapport aux aspirations des personnes à l’origine de la race), bien que le tempérament de ces chiens soit exemplaire.

Après une courte période, il y eu une nouvelle séparation due aux différences d’opinions quant à l’avenir de la race et, comme conséquence, la formation d’une nouvelle société connue sous l’appellation The British & International Utonagan Society menée par le président de l’originelle Utonagan Society en association avec quelques membres.
La première Utonagan Society a alors cessé d’exister, bien qu’elle ait été ressuscitée par un nouveau comité ultérieurement.
Pendant ce temps là, The British & International Utonagan Society continuait de mener un élevage rigoureux de façon à améliorer le type des Utonagan, tenant des archives complètes sur les accouplements, les portées, les lignées, les problèmes de santé, etc… commençant à mettre en place des protocoles portant sur les tests des hanches et des yeux, un code d’éthique, et fournissant des contrats d’élevage aux éleveurs membres. Finalement, ces chiens ont commencé à avoir un type très différent des chiens élevés par la première Utonagan Society.

Malheureusement, les éleveurs originels ont tenu des archives incomplètes lors des débuts de la race et des accouplements ont eu lieu entre des chiens génétiquement proches, ce qui a créé des problèmes de santé latents dans la race qui n’ont été découverts que des années après. Ce qui semblait nécessaire à ce stade de développement de la race, c’était donc d’y injecter de la santé, de la diversité génétique… Cela a mené à la recherche de nouveaux chiens ayant le type et les capacités de travail recherchées, mais sans perdre le superbe tempérament des Utonagan.

Cette recherche d’autres chiens à l’apparence lupoïde et aux ancêtres similaires a conduit les éleveurs jusqu’à Lapland (Finlande) où des chiens à l’apparence très similaire aux Utonagan étaient élevés comme chiens de traîneaux (en 2012, il a été rendu public que ces chiens étaient des croisés Chiens-Loups Tchécoslovaques x Husky, des Husky pure race et un Chien loups Américain x Husky), travaillant à des températures extrêmes. Ces chiens étant parmi les meilleurs chiens de traîneaux dans le monde, allaient améliorer la capacité de travail de la future race. Après des négociations avec les propriétaires d’un élevage, une femelle a été achetée et importée au Royaume-Uni, et six chiens de plus ont été réservés pour être importés du même élevage ultérieurement.

Une fois l’acquisition de nouvelles lignées effectuée, il était temps de penser au futur. Il a été décidé, après beaucoup de débats entre les membres du comité de la société, de fermer cette dernière. En effet, l’Utonagan Society d’origine venait de renaître de ses cendres, avec à sa tête un nouveau comité qui ne souhaitait pas suivre le standard de la British & International Utonagan Society, ni introduire de nouvelles lignées dans son programme d’élevage. De plus, il semblait évident que l’Utonagan de l’époque ne ressemblerait bientôt plus au « nouveau » chien (après l’introduction des lignées finlandaises) et qu’il lui faudrait un nouveau nom.

En février 2006, The Tamaskan Dog Register (TDR – le registre du chien Tamaskan) a été créé. Tamaskan signifie « puissant loup » en langage nord amérindien.
Le TDR, formé par le comité des membres originels de la British & International Utonagan Society (dont deux membres présents depuis la Northern Inuit society) est maintenant l’organisation référente de tous les Tamaskan à travers le monde. Depuis sa formation en 2006, le Tamaskan Dog Society of Great Britain et le National Tamaskan Club of America ont également été créés. Euro Tamaskan a été fondé en 2009. Ils sont tout trois affiliés au TDR.

Parmi les chiens fondateurs de la race Tamaskan, on trouve la femelle importée de Finlande qui fut ramenée en Finlande avec 7 chiens sélectionnés dans le chenil de l’élevage Blustag (d’Angleterre), deux envoyés aux USA, et 4 restés en Angleterre (tous provenant de l’élevage Blustag). Les six chiens qui avaient été réservés furent récupérés à Lapland. Parmi eux, deux ont été exportés vers l’Angleterre (un mâle adulte et une femelle provenant de portées différentes).
Deux nouveaux chiens ont été introduits en 2006, un mâle de plus en 2008 (un black grey) et deux de plus (wolf grey) en 2009 pour amener du sang neuf et ajouter des caractéristiques désirables à la race.

En 2009, le TDR a utilisé un chien-loup de Saarloos comme étalon, une seule fois, pour introduire de la diversité génétique dans la race. Ce chien avait été spécifiquement sélectionné à cause de son très bon caractère, de son apparence très lupoïde et de sa bonne santé. Le chien-loup de Saarloos est considéré et reconnu comme une race de chien.

En 2012, les révélations sur, notamment, la nature des chiens importés de Finlande a causé un profond remaniement du TDR que les deux éleveuses fondatrices de la race ont quitté (Blustag et Blufawn). Le nouveau TDR oeuvre à un travail de transparence et de remaniement du fonctionnement de la race.Inter
Le premier accomplissement du nouveau TDR a été la mise en ligne du site internet : http://www.tamaskan-dog.org (désormais www.tamaskandogregister.com).

Des Tamaskan ont été exportés de la Finlande vers le Danemark, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Grèce, l’Allemagne, la France, la Suède et les USA…

Depuis 2012, de nouveaux chiens ont été rajoutés au programme d’élevage des Tamaskan :
¤ un Chien-Loup Tchèque LOF (Xolotl z Peronowki at Van’t Aelse Sluske) en Hollande,
¤ un Chien-Loup américain mid content (Lupo vom Fenriersgard) en Croatie,
¤ un Chien-Loup américain low content (Merlin of Ysengrin) en France,
¤ deux Svensk Varghund : un low content Midas at Vargskuggans (Midas) en Suède, une très low content Bligärdens Avon at Vargskuggans (Avon), en Suède aussi,
¤ deux Huskys LOF (Points Unknown Arrow (Arrow) aux USA et D’Ninja vom Wolfstor (Ninja) en Allemagne),
¤ un Berger Blanc Suisse (Invincible Zente Lords Of The White Shepherd (Zente)) en Croatie,
¤ un Berger Belge Groenendael (Inara (affixe tenu secret)) en Hollande,
¤ une croisée Tamaskan x Berger Allemand (Morass Atlas at Van’t Aelse Sluske), en Hollande aussi,
¤ une berger x Malamute (Runa) en Australie.
Ces ajouts permettent de travailler sur certains aspects de la race (physique et tempérament), tout en permettant de garder une assez grande diversité génétique !


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Si cette histoire complexe pouvait se résumer en un schéma, il ressemblerait peut-être à quelque chose comme ceci :

Schéma d’après celui du site Caledonian Wolfalike vom Niederrhein